La marionnette liégeoise

 

3 styles bien distincts

 

Il faut savoir qu’au départ, il n’y avait pas de règles, ni de normes et qu’on construisait les marionnettes un peu à sa volonté. Cependant, avec le temps, 2 styles vont voir le jours : le style « rive gauche » et le style « rive droite ». Ce nom leur a été donné par rapport à la Meuse, le fleuve qui coupe Liège en 2, car de chaque côté un style différent a évolué. Ce style se marque surtout dans 2 choses.

 

Tout d’abord la composition du spectacle de la rive gauche ne fait qu’une toute petite place à Tchantchès, le héros local. Ici, celui-ci n’est qu’un intermède, un bouche trous. Tandis que dans les spectacles « rive droite », Tchantchès va occuper  une place de plus en plus grande pour en devenir le personnage principal, le héros par excellence, fidèle compagnon de Roland, confident de Charlemagne. On ira jusqu'à créer des spectacles sur mesure pour lui.

 

Deuxièmement des petites différences dans la fabrication. Les marionnettes « rives gauche » sont un peu plus petites. Par exemple un chevalier mesure entre 75 et 80 cm alors qu’il fera 90 cm dans le style « rive droite ». Ensuite, dans le style « rive gauche » les chevaliers ont des bras en bois sculptés et on reconnaît les rois car ils portent une couronne. Par contre dans le style « rive droite les chevaliers on juste des mains sculptée attachée au corps grâce à un bout de tissus et recouverte d’un velours. On y reconnaît les rois car eux ont des bras sculptés et pas à la couronne car certains n’en possèdes pas.

 

On pourrait ajouter encore d’autres petites différences entre les 2 styles. Mais à l’heure actuelle, le style rive gauche à pratiquement disparu. Le style « rive droite » est donc le plus courant et il est le seul des deux encore employé de nos jours.

 

Cependant on peut noter que l’on voit aujourd’hui apparaître un troisième style, qu’on pourrait appeler « style moderne ». Ce style reprend toutes les caractéristique du style « rive droite » à une différence près c’est que les marionnettes sont plus petites. En effet, un chevalier fait 70 cm à la place de 90 cm. Ce style « moderne » est surtout employé par les théâtres itinérants car plus petites, les marionnettes sont plus faciles à transporter.

 

Quelques règles

 

Ici je ne parlerai que du style « rive droite », le plus important.

 

Ces règles n’existaient pas au début de l’histoire de marionnettes de traditions liégeoises mais ce faisant, certains marionnettistes plus important vont imposer leur modèles, comme ils se copiaient l’un l’autre et pour pouvoir vendre leur production aux plus de théâtre possible, certaine normes vont se fixer.

 

La taille : La taille de la marionnette varie selon son rang social. C’est ainsi que les gens du peuple font en-dessous de 80 cm,  les soldats entre 75 et 80 cm, les princesses et reines entre 80 et 85 cm, les chevaliers sont autour de 90cm les rois 95 cm et Charlemagne 1 m. Seule exception pour les nains et les géants qui ont leur taille en fonction de leur état et non de leur représentation sociale.

 

La finesse des décorations :   Celle-ci aussi évolue en fonction du rang social, le peuple est entièrement habillé de tissu. les soldats on le torse légèrement sculpté, les princesses et reines on leur torse finement sculpté, les chevaliers ont non seulement le torse sculpté mais aussi les jambes, quant aux rois et empereurs, ils ont jambes et torse sculptés, mais en plus ils sont affublés de bras en bois également sculptés.

 

La représentation de certains personnages : Certains personnages ont des attributs qui leur sont propres et uniques. Roland, le neveu de Charlemagne, a toujours un casque en forme de tête de lion dont la gueule est ouverte laissant apparaître le visage. Il est presque toujours habillé de rouge vif pour montré sa fouge et sa vaillance. Charlemagne possède toujours une longe barbe et un couronne, souvent inspirée par la statue de l’empereur qui trône sur le boulevard d’Avroy à liège. Il est presque toujours habillé en bordeaux. Les 4 fils Aymon sont souvent représentés avec un casque « minerve » inspiré par les représentations de cette déesse antique. Leur armure est souvent composée d’écailles surmontée d’un visage sur la poitrine. Maugis à un casque surmonté d’une tête de gargouille. Je pourrais continuer encore longtemps.  Pour résumer, la plupart des personnages importants possèdent certains attributs bien spécifiques et c’est pourquoi les anciens théâtres avaient des collections d’environ 600 personnages Car les gens de l’époque connaissaient ces détails et il était donc impossible de leur faire endosser un autre rôle, sous peine de mécontentement du public